Transcription de l’interview Beyond The Grid du patron de McLaren, Andrea Stella.

McLaren a Ă©tĂ© le grand revirement de la saison cette annĂ©e. Après avoir Ă peine rĂ©ussi Ă marquer des points au premier semestre 2023, ils ont grimpĂ© dans l’ordre et sont dĂ©sormais la deuxième Ă©quipe la plus rapide derrière Red Bull, et marquent de nombreux points et podiums. L’homme Ă l’origine de ce succès est le Team Principal Andrea Stella.
L’Italien – qui a Ă©galement travaillĂ© 15 ans chez Ferrari – est l’invitĂ© de cette semaine sur notre podcast Beyond The Grid, et vous pouvez lire chaque mot de son interview avec l’animateur Tom Clarkson dans la transcription ci-dessous, Ă©couter l’Ă©pisode ici (en anglais).
Tom Clarkson : Andrea, c’est gĂ©nial de t’avoir dans la sĂ©rie. Merci pour votre temps. Comment ça va?
Andrea Stella : Ils vont bien, je dirais.
TC : Nous avons assisté à un revirement remarquable de la part de McLaren cette année. 17 points lors des huit premières courses puis 145 points lors des huit courses suivantes. Avez-vous dépassé vos propres attentes ?
AS : Comme vous le savez peut-être, je ne suis pas du genre à travailler selon des objectifs ou des attentes. Je travaille vraiment par processus, en identifiant quelle est la bonne approche, quelle est la bonne vision, puis je laisse les résultats vous parvenir. Mais dans ce cas, si vous me l’aviez demandé il y a environ six mois, j’aurais dit que cela ne serait jamais possible.
D’une manière ou d’une autre, cela s’est produit, ce qui est dĂ» Ă 100 % Ă toute l’Ă©quipe de McLaren qui a adoptĂ© la vision et l’approche que nous avons dĂ©finies et l’a transformĂ©e en un projet de performance qui, une fois livrĂ© Ă la voiture, a rendu la voiture beaucoup plus compĂ©titive et a permis Ă Lando et Oscar pour marquer autant de points.
TC : Si vous ramenez cette voiture à Bahreïn, première course de la saison, à quel point serait-elle plus rapide ?
AS : Je dirais que nous serions sept ou huit dixièmes plus rapides, ce qui, je pense, Ă l’Ă©poque, aurait Ă©tĂ© proche de la deuxième ou de la troisième ligne de la grille. Donc, du point de vue de la compĂ©titivitĂ©, c’est similaire Ă ce que nous avons vu rĂ©cemment. Cela aurait certainement pris moins d’une seconde, pas plus.
TC : Pouvons-nous approfondir un peu ce que vous avez fait à cette voiture ? Dites-nous à quel point il a été difficile de remédier aux défauts du MCL60.
AS : Je pense que le principal problème de la voiture Ă©tait qu’elle Ă©tait sous-dĂ©veloppĂ©e dans plusieurs domaines. D’un point de vue aĂ©rodynamique, je dirais qu’il Ă©tait sous-dĂ©veloppĂ© dans divers composants. Mais ce n’était pas seulement une question d’aĂ©rodynamique. Il y avait d’autres aspects de la conception qui auraient pu ĂŞtre davantage exploitĂ©s et c’est ce que nous avons fait.
Il ne s’agissait pas simplement de rectifier les problèmes, il s’agissait plutôt d’accélérer le développement et de s’assurer que ce développement soit aussi global que possible, en considérant tous les domaines de la voiture où vous pouvez générer des performances en termes de temps au tour.
TC : A-t-il été facile de trouver la bonne voie de développement ? Est-ce que tout le monde était d’accord sur ce qu’il fallait faire de la voiture ?
AS : Pour moi, le vĂ©ritable aspect sur lequel je devais me concentrer et sur lequel je devais travailler avec les personnes clĂ©s de l’Ă©quipe, c’Ă©tait l’approche. Quelle est l’approche ? Quelle est la vision? Et comme je l’ai dit dans la question prĂ©cĂ©dente, laissez presque les rĂ©sultats vous parvenir. Ne pensons pas aux rĂ©sultats. RĂ©flĂ©chissons simplement Ă la question suivante : “Comment pouvons-nous rĂ©aliser des projets de performance dans autant de domaines de la voiture, de manière Ă pouvoir ĂŞtre innovants, Ă nous dĂ©velopper rapidement, mais Ă©galement Ă un rythme durable dans le temps ?”
Nous ne voulons pas livrer un projet de manière impulsive et ensuite nous essouffler pendant trois mois. Nous souhaitons une amĂ©lioration durable, notamment du point de vue aĂ©rodynamique, dans tous les domaines de la voiture. C’Ă©tait l’Ă©noncĂ© de mission et je ne peux pas ĂŞtre assez reconnaissant envers les personnes avec qui j’ai pu travailler, ainsi que tous les membres de l’Ă©quipe, pour l’enthousiasme avec lequel ils ont adoptĂ© cette approche. C’est en fait ce qui s’est passĂ©. Le fait que vous fournissiez ensuite quelques bonnes mises Ă niveau n’est qu’un rĂ©sultat. Mais si vous ne pensez qu’aux mises Ă niveau sans crĂ©er les conditions nĂ©cessaires, vous pouvez vous perdre très facilement.
TC : Je suis vraiment intĂ©ressĂ© d’entendre parler de votre management car vous ĂŞtes en fait ingĂ©nieur. IngĂ©nierie aĂ©rospatiale Ă Rome puis doctorat en aĂ©rodynamique. Vous n’avez pas suivi de cours sur la façon de devenir chef d’Ă©quipe, mais vous semblez savoir comment diriger. Est-ce naturel ou est-ce quelque chose que vous avez dĂ©veloppĂ© au cours des 25 dernières annĂ©es en Formule 1, de l’observation de Ross Brawn Ă Jean Todt en passant par Zak Brown ?
AS : J’ai eu l’occasion de collaborer avec des personnes tout simplement excellentes. Ils Ă©taient excellents au niveau personnel, excellents au niveau professionnel. Ils ont donnĂ© une idĂ©e du niveau de motivation dont vous avez besoin pour rĂ©ussir, ce qui est lĂ©gèrement au-delĂ de ce avec lequel la plupart des gens sont Ă l’aise. C’est pourquoi je pense que si vous voulez faire partie de notre voyage, quelque chose que nous avons dit très clairement chez McLaren, c’est que vous devez apprendre Ă ĂŞtre Ă l’aise avec l’inconfort, car ce voyage sera nĂ©cessairement inconfortable.
C’est Ă nous, notamment aux postes de direction, de crĂ©er les conditions pour que ce mal-ĂŞtre soit agrĂ©able. C’est lĂ que les relations personnelles deviennent un Ă©lĂ©ment clĂ©. Si je repense Ă mes annĂ©es chez Ferrari, j’ai vu, par exemple, des dirigeants se comporter et dĂ©montrer que les relations personnelles sont importantes. Pour moi, en tant qu’ingĂ©nieur junior, j’ai reçu une forte empreinte. Je viens de voir une culture s’établir dans une Ă©quipe.
Ă€ l’époque, on parlait moins de culture dans l’équipe. Maintenant, il y a tellement de livres ou tellement de cours, c’est vraiment un sujet, parler de culture. Mais Ă l’époque, c’était quelque chose de vivant. C’était quelque chose que l’on pouvait expĂ©rimenter, vivre et respirer chaque jour. Pour moi, ayant reçu cette empreinte et ayant eu l’occasion de travailler avec ces excellentes personnes, il s’agissait davantage de dĂ©veloppement. Le scĂ©nario Ă©tait presque dĂ©fini et vous devez ensuite Ă©voluer, vous dĂ©velopper, et vous devez ĂŞtre ouvert d’esprit et vous assurer que votre ego ne vous gĂŞne pas.
TC : Ă€ quel point Ă©tiez-vous nerveux et mal Ă l’aise en partant en Autriche avec cette première mise Ă niveau ?
AS : Pendant que nous Ă©tions en dĂ©veloppement, nous avons eu l’assurance qu’il y avait de fortes chances que nous soyons bons avec la piste. La corrĂ©lation n’est jamais parfaite et ne doit jamais ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme acquise. Il faut toujours l’aborder avec beaucoup de prudence. Mais lors du dĂ©veloppement de cette mise Ă niveau, nous avons eu quelques indices, quelques Ă©tapes, qui ont augmentĂ© notre niveau de confiance. Nous avons approchĂ© la voiture au sol avec optimisme et je pense que c’Ă©tait une Ă©preuve de Sprint, n’est-ce pas ? Nous avons dĂ©cidĂ© de le faire lors d’un Ă©vĂ©nement Sprint parce que nous avons Ă©tĂ© rassurĂ©s en cours de route.
TC : Vous souvenez-vous des premiers mots de Lando décrivant la voiture après le premier run au Red Bull Ring ?
AS : En rĂ©alitĂ©, je me souviens de ma première impression car je pense que nous avons commencĂ© immĂ©diatement avec quelques tours continus. On ne pouvait pas nĂ©cessairement voir le temps au tour, mais je me souviens avoir immĂ©diatement regardĂ© les superpositions et j’ai pu voir que la vitesse que nous avions dans les virages par rapport Ă l’autre voiture Ă©tait encourageante. Je me suis dit : “cette vitesse supplĂ©mentaire que nous transportons doit venir de la voiture.” J’essayais de me donner des messages positifs et puis cela s’est entièrement confirmĂ© dans les donnĂ©es et dans le chronomètre, car la voiture a effectivement gagnĂ© quelques dixièmes du point de vue du temps au tour.
TC : Pouvons-nous parler des pilotes ? Lando continue de s’amĂ©liorer d’annĂ©e en annĂ©e. Qu’est-ce qui vous a impressionnĂ© chez lui cette annĂ©e ?
AS : Cela revient Ă un de ces Ă©lĂ©ments dont tout le monde parle et qui s’amĂ©liore chaque annĂ©e. Mais combien de personnes abordent cette question avec une rĂ©elle dĂ©termination Ă saisir chaque opportunitĂ© pour rĂ©ellement s’amĂ©liorer ? C’est ce qui fait la diffĂ©rence. Je dois dire que lorsque Lando a rejoint l’Ă©quipe, il Ă©tait presque mature de ce point de vue. Je pense clairement qu’il a parcouru un parcours dans ses catĂ©gories juniors. Il a dĂ» ĂŞtre très bien accompagnĂ© pour faire mĂ»rir l’importance de cet Ă©lĂ©ment. Il avait dĂ©jĂ la mentalitĂ© de cette amĂ©lioration continue.
Il est Ă©videmment en train de s’imposer comme l’un des meilleurs pilotes de Formule 1, et en plus de confirmer sa vitesse naturelle, je pense que ce qui devient de plus en plus Ă©vident, c’est Ă quel point son mĂ©tier de pilote prend de l’ampleur. Par exemple, nous avons vu Ă quel point il pouvait gĂ©rer les lacunes du point de vue de l’équilibre de ce que nous appelons souvent les « caractĂ©ristiques McLaren », que nous travaillons dur pour supprimer de la voiture. Mais il s’est adaptĂ© grâce Ă ces amĂ©liorations continues.
Vous ne vous adaptez tout simplement pas d’un jour Ă l’autre, ce sera toujours un jeu de gains marginaux et ce sera toujours comme si vous ne vous souveniez presque pas exactement du moment oĂą vous avez franchi une Ă©tape significative. Ce ne sont que de petits pas au quotidien, mais ils nĂ©cessitent la dĂ©termination dont je parlais au dĂ©but. Un Ă©lĂ©ment qui montre Ă©galement la maturitĂ© est que Lando a continuĂ© Ă soutenir l’Ă©quipe, mĂŞme lorsque l’Ă©quipe ne fonctionnait pas très bien.
Notre mission Ă©tait de fournir Ă Lando une voiture performante. Nous n’avons pas rĂ©pondu Ă cette attente en dĂ©but de saison, mais il a continuĂ© Ă nous soutenir. Ce dont je suis très heureux, c’est que cela a valu Ă Lando l’autoritĂ© et le respect au sein de l’Ă©quipe. Cela renvoie Ă la culture, cela renvoie aux Ă©lĂ©ments personnels qui sont importants dans un si long voyage, et je pense que dans le comportement et l’exemple donnĂ© par Lando lorsque les choses ne fonctionnaient pas très bien, il a gagnĂ© ses galons.
TC : Et en termes de façon dont il conduit la voiture, qu’est-ce qui vous démarque vraiment ?
AS : Tout d’abord, Lando vous donne la particularitĂ©, comme certains autres pilotes de haut niveau avec lesquels j’ai eu la chance de travailler, que leur perception du temps est très zoomĂ©e. Il parle de ce qui se passe en une demi-seconde comme si cela s’Ă©tait produit en une heure. La capacitĂ© de percevoir et d’isoler toutes les petites choses qui se produisent de son point de vue en tant que conducteur, ou de ce qui se passe avec la voiture, est assez impressionnante.
TC : Vous avez travaillĂ© avec certains des grands pilotes, comme vous le dites : Michael Schumacher, Kimi Raikkonen, Fernando Alonso, pour n’en nommer que trois. Pouvons-nous dĂ©jĂ parler de Lando dans le mĂŞme souffle que ces gars-lĂ ?
AS : Je pense que les ingrĂ©dients pour que Lando puisse rĂ©ussir, comme ces pilotes ont rĂ©ussi, sont en train de se rĂ©unir. En ce qui concerne la vitesse naturelle, je pense que Lando peut rivaliser avec certains de ces grands noms comme Schumacher ou Fernando Alonso. Le vĂ©ritable facteur de rĂ©ussite est de rendre le vĂ©hicule de course de plus en plus grand, en crĂ©ant autant d’adaptabilitĂ© que possible, car vous n’aurez jamais la voiture parfaite. Vous n’aurez jamais la situation parfaite.
Cela peut arriver. Nous voulons rĂ©ussir mĂŞme s’il y a une probabilitĂ© de 50/50 d’y parvenir, alors vous voulez faire la diffĂ©rence grâce Ă votre amĂ©lioration continue, votre adaptabilitĂ©, votre comprĂ©hension de la situation mieux que vos concurrents et l’obtention d’un avantage concurrentiel. Lando est dĂ©finitivement sur une très bonne voie de ce point de vue, et je pense que la preuve est que dès que nous lui avons donnĂ© une voiture capable de concourir pour les podiums, il y est parvenu. Il est clairement lĂ . Je pense que c’est plutĂ´t Ă nous maintenant de lui donner les moyens de capitaliser sur ses propres qualitĂ©s.

TC : Ressentez-vous une quelconque frustration maintenant qu’il n’a toujours pas gagnĂ© de course ?
AS : Je pourrais donner une rĂ©ponse politique et diplomatique ici, et dire : « oh, non, vous savez, il s’en sort si bien, pas de frustration. » Mais ensuite je dirais : « de quel genre de conducteur s’agit-il ? » Ces gars-lĂ , ils concourent depuis leur plus jeune âge, ils ont cette inclination et cette ambition naturelles de gagner, pas seulement d’ĂŞtre rapides. C’est quelque chose de très profondĂ©ment programmĂ© dans leur ADN.
Donc, avoir Ă©tĂ© sur le point de gagner des courses et ne pas y ĂŞtre parvenu, ou avoir cette ambition claire et rĂ©aliser que vous n’allez pas concourir pour les points, comme ce qui s’est passĂ© au dĂ©but de la saison, cela doit crĂ©er un impact assez important. blackout dans ce cadrage blanc naturel que possèdent ce genre de conducteurs.
Je serais surpris s’il n’y avait aucune allusion. Je dirais « c’est un robot » ou il nous ment. Nous ne voulons pas qu’il soit un robot et nous ne voulons pas qu’il nous mente. Nous devons ĂŞtre naturels et nous pouvons y faire face. Ce qui fait la diffĂ©rence, c’est qu’il a continuĂ© Ă ĂŞtre fonctionnel, constructif et dĂ©terminant pour la progression de l’Ă©quipe. C’est la vraie diffĂ©rence.
Il ne s’agit pas de supprimer ou de nier votre ambition, vos sentiments. Ils sont le moteur, l’énergie qui anime notre amĂ©lioration continue. C’est la façon dont vous les abordez de manière fonctionnelle, surtout lorsque vous faites partie d’une Ă©quipe, qui fait la diffĂ©rence, et c’est ce qui a fait la diffĂ©rence dans le respect et l’autoritĂ© que Lando a acquis dans l’Ă©quipe pour son propre comportement.
TC : Et Oscar Piastri. Qu’attendiez-vous d’Oscar la première année ?
AS : De toute Ă©vidence, de gros efforts ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s pour obtenir un Oscar et cela reposait en grande partie sur ce qu’il avait accompli dans les catĂ©gories juniors. Mais une fois que nous avons commencĂ© Ă travailler avec lui, nous avons compris que ces efforts en valaient la peine. Nous avons Ă©galement compris pourquoi il a connu autant de succès dans les catĂ©gories juniors, remportant trois championnats de suite dès la première tentative.
Il revient dans cette catégorie de conducteurs qui, vous les mettez dans une voiture, vous les mettez dans le simulateur, et ils montrent immédiatement leur vitesse naturelle. Et pour Oscar, je dirais surtout dans les virages à grande vitesse, c’est presque son terrain naturel. Normalement, les conducteurs sont plus à l’aise à basse vitesse, mais Oscar ne perçoit presque pas vraiment les éléments associés à une telle vitesse. Il semble être dans sa zone de confort dans ces virages à haute vitesse et ensuite, plus techniquement, il travaille sur le développement des éléments à basse vitesse.
Au cours de son parcours de dĂ©veloppement, ce qui nous a impressionnĂ©s, c’est sa prise de conscience. Sa conscience des opportunitĂ©s, avant mĂŞme de regarder une superposition ou de regarder une tĂ©lĂ©mĂ©trie. Il a cette capacitĂ© Ă reconnaĂ®tre lui-mĂŞme oĂą il y a plus Ă venir, soit de lui-mĂŞme, soit de la voiture. Je connais des pilotes qui peuvent ĂŞtre rapides, mais ils ont absolument besoin d’un soutien extĂ©rieur pour voir ce qui est possible, que ce soit par eux-mĂŞmes ou par la voiture. Oscar a cette caractĂ©ristique très dĂ©veloppĂ©e pour ĂŞtre un bon juge de ces opportunitĂ©s.
TC : Compte tenu de ce que vous dites sur les virages rapides, ce n’est pas une surprise qu’il obtienne sa première première ligne Ă Suzuka, qui est incroyablement rapide, et bien sĂ»r son premier podium. Mais mĂŞme après les cĂ©lĂ©brations Ă Suzuka, il a Ă©galement dĂ©clarĂ© : « Je n’ai pas Ă©tĂ© assez rapide en course ». C’est de cela que vous parlez ? Lui permettant de voir immĂ©diatement qu’il y avait plus Ă venir ?
AS : Dès les premiers tours en Formule 1 Ă Suzuka, qui n’est pas seulement une piste Ă grande vitesse, mais aussi une piste Ă l’ancienne. C’est Ă©troit et dès qu’on met les roues un mètre trop large, on risque de retrouver les graviers et de voir la barrière arriver très vite. Il s’agit donc plutĂ´t de la rapiditĂ© avec laquelle il est passĂ© du statut de pilote dĂ©butant Ă Suzuka Ă celui de placer la voiture en première ligne. C’est un voyage assez impressionnant, si l’on considère la rapiditĂ© avec laquelle vous devez non seulement identifier les opportunitĂ©s, mais aussi intĂ©grer dans votre propre conduite ce que vos mains, vos pieds et votre cerveau vont traiter Ă une vitesse assez Ă©levĂ©e, et conduire la voiture aussi vite que possible. comme tu peux.
Je pense que ses commentaires après la course montrent qu’il est un rookie et que pour ĂŞtre cohĂ©rent en course, c’est lĂ que l’expĂ©rience joue un rĂ´le fondamental. Je pense qu’il a simplement reconnu : « Je sais que j’aurais pu faire mieux. » Et lors du dernier relais, je pense qu’il avait dĂ©jĂ capitalisĂ© sur une partie de l’apprentissage tout au long de la course et qu’il a encaissĂ© de meilleures performances. Il apprend certainement vite, il a une grande capacitĂ© du point de vue de la conscience de soi, et puis il a cette capacitĂ© et cette capacitĂ© Ă conduire en fonction de l’opportunitĂ© identifiĂ©e, ce qui pour moi est une dĂ©finition du talent.
TC : Quand vous parlez de l’importance de l’expérience, dans quelle mesure Piastri peut-il progresser dans cinq ans ?
AS : Je ne travaille pas vraiment par objectifs. Je ne travaille pas vraiment par projection. Je travaille uniquement avec Oscar, l’équipe autour d’Oscar, McLaren – « De quoi avons-nous besoin pour maintenir ce rythme de dĂ©veloppement ? » Et puis nous voyons oĂą nous en arriverons dans cinq ans. Disons que si j’avais vraiment besoin de me projeter, dès la première saison il place la voiture P2 en qualifications au Japon. Cela signifie que la pente est assez raide. Pour ma part, j’ai immĂ©diatement senti la responsabilitĂ© plus sur moi que sur le conducteur. Moi et l’équipe, nous devons nous assurer de donner Ă ces gars-lĂ une bonne voiture et de bons pilotes, ils ne seront pas du tout un problème.
TC : Comme nous l’avons mentionnĂ©, Andrea, vous avez passĂ© 15 ans chez Ferrari. Qu’ont pensĂ© les tifosi de vous, un Italien, devenant le directeur de l’Ă©quipe de l’un des principaux rivaux de Ferrari ?
AS : Je me souviens très bien qu’on mettait l’accent sur le fait que je sois italien, ou que je vienne de Ferrari et que je sois maintenant directeur de l’Ă©quipe chez McLaren. Mais pour ĂŞtre honnĂŞte, je n’ai rien vu d’anormal. Je pense que toutes ces rĂ©actions Ă©taient en fait assez Ă©quilibrĂ©es. Au contraire, j’ai Ă©tĂ© très heureux et rafraĂ®chi par la façon dont cela a Ă©tĂ© reçu en Italie.
Il ne faut pas oublier que je suis chez McLaren depuis 2015, ce n’Ă©tait donc pas comme si je passais directement de Ferrari Ă celui de directeur d’Ă©quipe. J’Ă©tais dĂ©jĂ bien intĂ©grĂ© au sein de McLaren et perçu comme un employĂ© de McLaren, donc je ne pense pas que ce soit une telle discontinuitĂ© Ă cet Ă©gard.

TC : Parlons un peu de Ferrari maintenant. Comment en êtes-vous arrivé à travailler là -bas ?
AS : C’Ă©tait en 2000. J’ai fini par travailler chez Ferrari grâce au fait que Ferrari Ă©tait en train de sĂ©lectionner quelques jeunes ingĂ©nieurs pour travailler comme ingĂ©nieurs de performance pour l’Ă©quipe d’essais. Ă€ l’époque, les essais Ă©taient gratuits, donc chez Ferrari, je pense qu’à un moment donnĂ©, nous avions trois Ă©quipes d’essais.
Il y a eu ce processus de sĂ©lection. Ferrari a demandĂ© Ă certaines universitĂ©s si elles avaient des noms Ă proposer ou des personnes intĂ©ressĂ©es par la Formule 1. J’avais dĂ©jĂ eu l’occasion d’exprimer mon intĂ©rĂŞt pour la Formule 1 avec les personnes qui travaillaient avec moi et le tuteur de ma thèse de doctorat. J’ai eu la chance qu’il y ait cette connaissance d’une personne Ă l’autre et je me suis retrouvĂ© dans le vivier des candidats.
TC : Comment c’Ă©tait d’avoir trois Ă©quipes d’essais, d’avoir toutes ces ressources derrière vous, et Ă quel point la Formule 1 Ă©tait diffĂ©rente Ă l’Ă©poque ?
AS : C’Ă©tait diffĂ©rent car Ă l’heure actuelle, vous essayez de maximiser ce que vous pouvez faire pour gĂ©nĂ©rer autant de performances que possible dans les limites des contraintes. Dès que vous avez une idĂ©e, dès que vous dites « je veux aller tester lĂ -bas », « j’aimerais faire ce dĂ©veloppement d’un point de vue automobile », il faut immĂ©diatement encadrer ce projet ou cette idĂ©e dans un cadre sortes de restrictions dans la rĂ©glementation.
Ce n’est pas un commentaire nĂ©gatif. Je pense que ces restrictions sont lĂ pour une raison. Cela contribue Ă crĂ©er des règles du jeu Ă©quitables et Ă crĂ©er et assurer la longĂ©vitĂ© de ce sport, ainsi que la viabilitĂ©, d’un point de vue financier, de ce sport. Si, il y a 23 ou 24 ans, vous aviez une idĂ©e sur la manière d’amĂ©liorer vos performances, dans la plupart des cas, vous n’aviez pas ces restrictions. Il s’agissait donc de savoir comment y parvenir : « de qui avons-nous besoin, de quelles ressources avons-nous besoin, oĂą devons-nous aller ? CrĂ©ons-le ». Vous ĂŞtes dĂ©sormais obligĂ© de penser Ă l’intĂ©rieur de limites, alors qu’à l’époque vous Ă©tiez presque simplement obligĂ© de penser « comment puis-je faire un effort supplĂ©mentaire par rapport Ă mes concurrents ?
TC : Vous ĂŞtes en train d’essayer de faire de McLaren la machine gagnante. Mais qu’est-ce qui rendait Ferrari si efficace Ă l’époque ? Y a-t-il quelque chose que vous avez appris Ă l’époque et que vous pouvez appliquer maintenant ?
AS : En 2000, lorsque j’ai rejoint Ferrari, c’Ă©tait une Ă©quipe dans un voyage qui avait commencĂ© quatre ou cinq ans auparavant, avec Jean Todt, Michael Schumacher, Ross Brawn, Rory Byrne rejoignant progressivement l’Ă©quipe, James Allison, Nikolas Tombazis. L’Ă©lĂ©ment principal, je pense, Ă©tait l’anciennetĂ© et la qualitĂ© des personnes impliquĂ©es. C’Ă©tait juste extraordinaire. Je pense que certains d’entre eux ont mĂŞme acceptĂ© de rester dans un certain rĂ´le, sachant qu’ils Ă©taient absolument prĂŞts Ă passer Ă un niveau supĂ©rieur s’ils Ă©taient passĂ©s dans une autre Ă©quipe. Mais ils ont en quelque sorte acceptĂ© de rester dans ce rĂ´le parce que c’était ce qui Ă©tait nĂ©cessaire pour crĂ©er ce qui Ă©tait peut-ĂŞtre l’équipe la plus forte que nous ayons vue en Formule 1.
Leur ancienneté était nécessaire pour créer ces normes incroyables dans chaque domaine. Même d’un point de vue moteur, les personnes avec qui j’ai eu la chance de collaborer étaient tellement compétentes. Chaque conversation était pour moi une augmentation rapide de ce que je savais de la Formule 1. Je pense que la qualité et l’ancienneté des personnes étaient l’élément principal. Tout cela était dirigé par Luca di Montezemolo, qui avait un succès incroyable, super charismatique et un véritable team-builder. À chaque rencontre avec lui, vous ressortiez de la réunion en disant : « Je me sens comme faisant partie de cette équipe, j’ai envie de travailler avec mes potes, j’ai l’impression de vouloir contribuer au succès de cette équipe.
Ensuite, nous avons eu Michael. Michael Ă©tait le moteur Ă©motionnel, le moteur Ă©nergĂ©tique. Son ambition, sa volontĂ© de gagner. J’ai du mal Ă trouver le bon attribut car cette ambition de rĂ©ussir Ă©tait si grande qu’il fallait une Ă©quipe pour la gĂ©rer. Il fallait Jean Todt, Ross Brawn, Luca tout autour de Michael pour Ă©quilibrer, crĂ©er et rĂ©partir cette ambition entre plusieurs personnes. Je pense que l’Ă©nergie vient des Ă©motions. Il alimentait l’Ă©nergie de l’Ă©quipe par son engagement, par sa dĂ©termination, par son ambition de rĂ©ussir pour lui-mĂŞme et pour Ferrari.
C’Ă©tait très contagieux. Si vous n’étiez pas motivĂ© et que vous travailliez avec lui, votre niveau de motivation arrivait immĂ©diatement. Et ĂŞtre Ă l’aise pour ĂŞtre mal Ă l’aise Ă©tait vraiment rĂ©gulier. C’est la norme, parce que nous sommes lĂ pour rĂ©ussir, il n’y a pas d’autre option. Nous sommes ici pour rĂ©ussir, mais nous sommes amis, ce qui, encore une fois, suit un chemin Ă©motionnel. C’Ă©tait un sentiment de famille. Les gens qui ont participĂ© Ă ce voyage se sont sentis non seulement comme des amis, mais aussi comme si nous Ă©tions connectĂ©s Ă un niveau personnel.
Michael Ă©tait une personne très sensible. Je pense qu’il avait besoin de se connecter avec l’Ă©quipe pour porter cette Ă©norme ambition de rĂ©ussir. La façon dont vous pouviez y parvenir avec lui Ă©tait de lui fournir les solutions pour rĂ©ussir – qu’il s’agisse de la voiture, des rĂ©glages de la voiture, de l’antipatinage, du freinage moteur, du contrĂ´le diffĂ©rentiel, de la comprĂ©hension de la bonne approche d’un virage. C’Ă©tait ainsi qu’on pouvait y contribuer, et on pouvait ĂŞtre sĂ»r qu’il en ferait un succès.

TC : Et qu’est-ce qui a rendu Michael si brillant Ă l’intĂ©rieur de la voiture ?
AS : Tout d’abord, Michael Ă©tait rapide. Je me souviens que nous allions faire un seul tour en FP1 et le tour unique Ă©tait si naturellement rapide. Il n’avait pas besoin de trouver les rĂ©fĂ©rences. Son contrĂ´le de la voiture, en particulier son contrĂ´le de l’arrière, il Ă©tait tout simplement très douĂ©. Il entrait dans le virage aussi vite qu’il pouvait le penser. Sa perception de la vitesse Ă©tait qu’il fallait entrer le plus vite possible et ensuite voir comment nous pouvons rĂ©ussir Ă sortir de ce virage.
Quand Rubens [Barrichello] Ă©tait son coĂ©quipier, ils Ă©taient très Ă©logieux car Rubens Ă©tait très bon en sortie de virage. En regardant les overlays, il Ă©tait clair pour Michael que, Ă certains endroits, nous pouvons ĂŞtre agressifs en entrĂ©e, nous devons donc rĂ©flĂ©chir davantage Ă la sortie et c’est ainsi que nous pouvons gagner du temps. Ils gagneraient beaucoup Ă travailler ensemble en tant que coĂ©quipiers.
Ensuite, il Ă©tait très rapide Ă grande vitesse et Ă l’Ă©poque, la vitesse Ă©tait beaucoup plus Ă©levĂ©e qu’aujourd’hui, car avec la gĂ©nĂ©ration actuelle de voiture, ou mĂŞme la gĂ©nĂ©ration de voiture prĂ©cĂ©dente, il y a tellement d’adhĂ©rence que certains virages Ă grande vitesse, ils sont en fait plats, mais la durĂ©e est minime. Mais Ă l’époque avec les pneus rainurĂ©s et les moteurs V10, les virages Ă©taient des virages. Comme dans le premier virage Ă Suzuka, oĂą maintenant les pilotes ne pensent mĂŞme plus qu’il y a un virage, cela faisait la diffĂ©rence pour le temps au tour, et c’Ă©tait un virage dans lequel il entrait juste d’une manière que son coĂ©quipier aurait pu penser. Je ne suis pas sĂ»r de vouloir tenter cela, peut-ĂŞtre que j’accepte simplement que je vais perdre un dixième ici”.
Donc Ă l’époque, ces caractĂ©ristiques d’entrĂ©e de virage et de vitesse Ă©taient très enrichissantes, mais cela signifiait aussi qu’il Ă©tait très agressif sur les pneus arrière, ou parfois nous perdions du temps en sortie, donc il fallait travailler sur ces choses. Lorsque nous devions sĂ©lectionner les pneus pour un week-end, Rubens pouvait choisir des pneus plus tendres car il n’avait pas de cloques et nous avions des cloques avec Michael. Vous ĂŞtes donc plus rapide, mais vous devez utiliser des pneus plus durs, et ce n’est pas une vraie question d’économie, car nous abandonnons le fait d’être plus rapide en tant que moteur du fait que nous devons utiliser un composĂ© plus dur.
Lorsqu’il fallait travailler sur ces aspects, on voyait que l’adaptabilitĂ© Ă©tait aussi une qualitĂ© très dĂ©veloppĂ©e, et finalement son intelligence, son habiletĂ©, ses neurones Ă©taient très puissants chez cet individu. Si je pense Ă Michael, si je pense Ă Fernando [Alonso], ils font confiance aux gens avec qui ils travaillent. Vous devez d’une manière ou d’une autre gagner leur confiance. Mais ils ne se mettent jamais dans une position oĂą « oh, maintenant tu dois me convaincre ». Ils restent toujours avec toi Ă ton niveau. Lorsque vous dĂ©marrez ce processus de conquĂŞte de la confiance, ils ne se mettent jamais sur le podium, un Ă©chelon plus haut, ils restent avec vous indĂ©pendamment du point de dĂ©part.
Par exemple, si je pense Ă moi-mĂŞme, après deux ans en Formule 1 en tant qu’ingĂ©nieur performance de Michael Schumacher, j’étais clairement Ă des kilomètres de lui, mais je n’ai jamais senti que j’étais dans cette position. J’ai toujours eu l’impression qu’il Ă©tait lĂ avec moi, au mĂŞme niveau. Ensuite, il a dĂ» m’accompagner dans ce voyage. J’espère que j’ai pu contribuer Ă son voyage. Mais c’est cette approche Ă©quilibrĂ©e et ce sentiment ultime de devoir se faire confiance les uns les autres, qui sont un trait commun Ă ces grands champions.
TC : Puis-je vous poser juste une question sur Fernando ? Dans quelle mesure Fernando a-t-il été proche de recréer ce que Schumacher avait chez Ferrari ?
AS : C’est une question intĂ©ressante. Nous avons certainement Ă©tĂ© très, très près de rĂ©ussir lors de sa première annĂ©e chez Ferrari, ce qui est très diffĂ©rent de la façon dont Michael a commencĂ© le voyage. Il a remportĂ© trois victoires, en grande partie grâce Ă son immense talent, plutĂ´t qu’Ă la compĂ©titivitĂ© pure et simple de la voiture. Je pense que dans le parcours de Michael, il y a eu un vĂ©ritable parcours. Ross Brawn est arrivĂ© Ă bord, Rory Byrne est arrivĂ© Ă bord, James Allison est arrivĂ© Ă bord. Il y a eu tellement de continuitĂ© dans ce voyage, oĂą vous continuez Ă identifier ce que vous devez ajouter et continuez Ă construire brique par brique, si cela a du sens.
Je pense que c’est quelque chose qui nous a manquĂ© sous l’ère Fernando et que nous aurions pu construire, mais cela aurait certainement nĂ©cessitĂ© beaucoup de continuitĂ© et cette approche brique par brique qui a Ă©tĂ© Ă©tablie au milieu des annĂ©es 90 chez Ferrari.
TC : Et donc la continuitĂ© et l’anciennetĂ© qui ont si bien rĂ©ussi chez Ferrari, je le sens, sont ce que vous essayez de crĂ©er Ă Woking chez McLaren ?
AS : Il y a certains Ă©lĂ©ments du scĂ©nario qui n’ont pas changĂ© au fil des annĂ©es, indĂ©pendamment du rĂ´le que j’ai jouĂ©. La continuitĂ© et l’anciennetĂ© font partie de ce scĂ©nario et c’est ce que nous essayons Ă©galement de faire chez McLaren, oui.
TC : Et puis nous avons l’arrivĂ©e de David Sanchez, Rob Marshall, et d’autres aussi, j’en suis sĂ»r. Ă€ quoi ressemble 2024 pour l’équipe ?
AS : Le dĂ©veloppement que nous avons eu en Autriche, le dĂ©veloppement Ă Singapour et tous les autres domaines que nous avons amĂ©liorĂ©s et qui sont peut-ĂŞtre moins visibles, c’est le rĂ©sultat des personnes qui Ă©taient dĂ©jĂ chez McLaren. La voiture de 2024 sera le rĂ©sultat des personnes dĂ©jĂ prĂ©sentes chez McLaren. Comme je l’ai dĂ©jĂ dit, je ne peux pas ĂŞtre assez reconnaissant, non seulement pour la qualitĂ© des efforts qui ont Ă©tĂ© produits chez McLaren par l’Ă©quipe, mais aussi pour la façon dont, indĂ©pendamment de notre position, nous allons de pair et nous faisons confiance. l’un l’autre. C’est une caractĂ©ristique sans laquelle le travail de l’équipe serait dĂ©cousu.
Donc, en 2024, nous verrons ce que nous sommes capables de faire en termes de poursuite du dĂ©veloppement de la voiture, nous avons dĂ©jĂ une exploitation complète de l’infrastructure qui s’est concrĂ©tisĂ©e – soufflerie, simulateur, installations de fabrication – et ensuite nous voulait travailler sur cet Ă©lĂ©ment d’anciennetĂ©. Apporter ce que nous appelons de la puissance Ă l’équipe. Nous voulons rivaliser avec Red Bull, Mercedes et Ferrari. C’est une mission ardue et nous devons ĂŞtre bien Ă©quipĂ©s.
TC : Andrea, bonne chance pour tout ce qui se passe. J’ai tellement aimĂ© cette discussion et j’espère que vous reviendrez sur le pod un jour dans le futur. Merci beaucoup pour votre temps.
AS : Merci.
Source : formula1.com